Burkina Faso: cri de femme

Burkina Faso: cri de femme

Réfugiés maliens: «Le problème vient de notre peau blanche»

Evaluer les conditions dans lesquelles vivent les réfugiés maliens installés dans le pays depuis le début de la crise au Mali et de mesurer les efforts fournis par le gouvernement burkinabè et ses partenaires pour venir en aide à ces populations. C’est le but de la  caravane de presse dans le Sahel, initiée par le Service d’information du gouvernement (SIG) 25 au 27 juin 2012. La plupart des réfugiés rencontrés sur les différents sites, tout en égrenant leurs besoins, se déclarent en faveur de la partition du Mali tout en voulant rentrer au bercail le plus tôt possible.

 

C’est à Mentao, localité située à environ de 200 km au nord de Ouagadougou et à 8 km de Djibo, dans la province du Soum, que la caravane observe une première halte. Environ 7 000 âmes vivent sur ce site. Des tentes s’étendent à perte de vue. Ici, ce sont les femmes et les enfants qui constituent l’essentiel de la population et naturellement, ce sont les plus démunis et les plus exposés aux différentes maladies. Le vice-président du comité de gestion du site, Almahil Ag Almouwak, reçoit la délégation. Devant donc micros et caméras, il égrène les difficultés rencontrées sur ce site. Ce sont, entre autres, les problèmes d’évacuation des malades, la non prise en charge des nouveaux venus, une alimentation non adaptée aux habitudes alimentaires des réfugiés, ... Une autre difficulté rencontrée à Mentao par les réfugiés est l’insuffisance d’abris, surtout pour les nouveaux venus. Concernant la scolarisation des enfants, le responsable du site affirme que les réfugiés avaient pris l’initiative d’ériger une école pour leurs enfants, initiative qui a tourné court, faute de matériel didactique. 

Les adolescents se plaignent du manque d’occupation. Le jeune Moustapha Ag Assamki, âgé de 16 ans, affirme passer ses journées à jouer au football et à boire du thé. «J’étais au lycée avant, mais comme j’ai dû fuir ma famille et ma maison pour sauver ma vie, je me retrouve ici sans un seul document. Il est difficile de se distraire», raconte t-il avant d’ajouter que «j’aimerai avoir ne serait-ce qu’un roman pour occuper mon esprit afin de ne plus penser à la situation au Mali». Moustapha Ag Assamki souhaite rentrer au pays. Mais pour cela, juge t-il, «il faut trouver une solution». Laquelle ? «Le problème est venu du fait que notre peau est blanche. Alors pourquoi ne pas nous permettre de vivre dans notre propre pays ?», interroge le lycéen. En ce qui concerne les femmes, leurs problèmes à elle, est le plus souvent d’origine ménagère. Pour Mariama, une mère de famille de quatre enfants, «nous manquons de matériel de cuisine, d’huile, de riz, d’habits et de bois de chauffe».

Après l’étape de Mentao, le cap est mis sur Dori puis vers Gandafadou (190 km de Dori). L’accès à ce second site de réfugiés s’est révélé être un véritable parcours de combattant, surtout en ce qui concerne le tronçon Oursy /Gandafabou. C’est après plusieurs embourbées dans le sable que la caravane est arrivée à destination. Là, c’est Warma Sekou Salla, administrateur du camp, qui a répondu aux questions des journalistes. «Sur ce site nous avons 50% de la population qui est composée de femmes, 30% sont des enfants et le reste est constitué d’hommes». Le problème particulier sur Gandafabou, est celui de l’eau. «L’eau c’est la vie, sans eau il n’y a pas de vie et c’est plus important que le problème de santé et d’alimentation», a déclaré Fatim Mohammed El Moctar, la représentante des femmes sur le site de Gandafabou. 
Seul bémol, «nous n’avons rien à faire ici. Juste croiser les doigts et attendre les dons. Pourtant nous sommes doué pour la teinture, la couture, etc.», explique Fatim Mohammed El Moctar qui ajoute avoir contacté des associations afin de s’occuper. «Nous attendons toujours leur réponse», ont répondu les femmes en chœur. Ici, tous ont également le même souhait : rentrer au Mali. «Même si nous apprécions l’hospitalité du peuple burkinabè, on se sent toujours mieux chez Nous. Mais comment faire quand on entend des menaces de guerres ?» laisse tomber Fatim Mohammed El Moctar




28/06/2012
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