Burkina Faso: cri de femme

Burkina Faso: cri de femme

Dapoya: difficile cohabitation entre prostituées et riverains

Dépités de vivre en voisinage avec les «travailleuses du sexe», des chambres de passes et autres maisons closes, les riverains de la rue Zom-Koom, au secteur 3 de Dapoya, ont crié leurs ras-le-bol il y a quelques jours, dans une missive adressée au Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao. J'ai rencontré une délégation de ces riverains chez le premier responsable du quartier, le Kamnaba de Dapoya, le lundi 3 octobre 2011.

La situation que vivent les riverains des quartiers Norghin et Dapoya, et surtout ceux de la rue Zom-Koom, est assez troublante. Valse de voitures, vociférations, invectives et détritus de toutes sortes sont le lot quotidien de ce quartier, une fois la nuit tombée. Selon ses habitants, des travailleuses du sexe, de plus en plus provocantes, enfreignent l’interdiction de racoler au pas des maisons. «Certains jours, les filles vont travailler alors qu’il fait encore jour et que les enfants sont toujours en train de jouer», se plaint un père de famille. «Il arrive souvent qu’au détour d’un six-mètres, l’on croise un couple en train de faire l’amour, et aussi des voitures se garer sur la chaussée pendant que leurs conducteurs se masturbent en regardant passer les prostituées», déplore une autre habitante, qui a requis, tout comme son voisin, l’anonymat.

«Ce qui me choque, c'est l'agressivité d'une partie des clients. Car ils ne discernent pas les prostituées des simples riveraines. Il suffit de stationner quelques secondes sur le trottoir pour se faire harponner et insulter par des hommes à qui l'on explique poliment que l'on ne tapine pas. Même les prostituées vous agressent, soi-disant pour protéger leur territoire», affirme Christine Bougoumpiga, dont la cour jouxte le marché Sankar Yaaré. Pour cette mère de famille, la floraison des maisons closes à proximité des habitations a changé leurs habitudes.

Face à tout cela, les populations avouent avoir approché leurs conseillers municipaux, puis le maire de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré, et aujourd’hui le Premier ministre, et sont toujours dans l’attente d’une réponse de leur part. Le problème, selon Félix Zeba, un autre résident de Dapoya, vient de l’attitude de certains propriétaires qui, habitant dans d’autres quartiers pour la plupart, n’hésitent pas à louer leurs domiciles à des gérants de ces maisons qui n’ont que faire des états d’âme des riverains.

Soucieux de l’éducation de leurs enfants, ils ont formulé le vœu qu’une solution soit vite trouvée face à cette pratique qui s’est invitée jusque devant leurs concessions. «Une chose est sûre, si rien n’est fait d’ici là, la situation va s’aggraver», a promis ce dernier.



09/06/2012
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